Histoire de la commune

Sous l’ancien régime Pommerit-Jaudy était avec Langoat et Quemper Guezennec l’une des paroisses les plus remarquées de l’Évêché de Tréguier.

Evolution du bourg :

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Ancienne carte postalecpa2cpa3cpa4

Listes des maires :

  • BEAUVERGER Yves-Marie élu le 27 octobre 1901
  • LE PROVOST DE LAUNAY Louis élu le 15 mai 1904
  • LE PROVOST DE LAUNAY Louis élu le 17 mai 1908
  • LE PROVOST DE LAUNAY Max élu le 29 septembre 1912
  • LE PROVOST DE LAUNAY Max élu le 3 décembre 1919
  • LE PROVOST DE LAUNAY Max élu le 17 mai 1925
  • LE PROVOST DE LAUNAY Max élu le 9 mai 1929
  • LE PROVOST DE LAUNAY Max élu le 8 mai 1935
  • TREGROM Émile élu le 22 octobre 1944
  • SAVIDAN Pierre élu le 10 juillet 1947
  • PERENNES Émile élu le 23 octobre 1947
  • PERENNES Émile élu le 26 avril 1953
  • PERENNES Émile élu le 8 mars 1959
  • PERENNES Émile élu le 26 mars 1965
  • BERVET Yves élu le 20 décembre 1966
  • BERVET Yves élu le 26 mars 1971
  • JEGOU Marcel élu le 25 mars1977
  • JEGOU Marcel élu le 8 mars 1983
  • JEGOU Marcel élu le 7 mars 1989
  • LE MOAL André élu en mars 1995
  • LE MOAL André élu en mars 2001
  • LE MOAL André élu en mars 2008
  • LE MOAL André élu en mars 2013
  • LE MOAL André élu en janvier 2019 en tant que maire délégué de Pommerit-Jaudy
  • EVEN Jean-Louis élu en janvier 2019 en tant que maire de La Roche-Jaudy, commune nouvelle

Pays historiques bretons :

Nation historique : Bretagne / Breizh

Pays historique : Trégor / Treger

Pays traditionnel : Grand Trégor / Tregor Vras

Blason de BretagneBlason du Trégor

Ancienne noblesse

La seigneurie de Chef-du-Bois

(alias Penanhoat) possédait jadis un droit de haute justice qui s’exerçait à La Roche-Derrien. Au XVIIIème siècle, cette terre était aux mains des Kersaliou. La branche aînée de cette famille s’est fondue dans Boisgelin, puis Rogon. Propriété de Thomas Chef-du-Bois en 1438. La seigneurie passe ensuite entre les mains des familles Boiséon (en 95, suite au mariage de Péronelle Chef-du-Bois, fille de Jean Chef-du-Bois et d’Anne de Quelen, avec Pierre de Boiséon), du Breil (vers 1621 , suite au mariage de Claudine de Boiséon avec Guy du Breil) ;

La seigneurie de Coatnevenez

(alias Coatnavanoy) possédait jadis un droit de moyenne et basse justice qui s’exerçait à l’auditoire de La Roche-Derrien. Coatnevenez est annexée à Roc’hmélen en 1646. Propriété de Jean de Coatnavanoy (ou Coenevenoy) en 1475. Cette seigneurie passe ensuite entre les mains des familles Le Véer (avant 1576, suite au mariage de Marie de Coatnananoy avec François Le Véer), Le Borgne (vers 1586, suite au mariage de Marguerite Le Véer avec Jean Le Borgne), du Bahuno (vers 1710, suite au mariage de Pétronille Le Borgne avec François Guillaume du Bahuno) ;

La seigneurie de Kerespert

(ou Keresbertz) possédait jadis un droit de moyenne justice qui s’exerçait à l’auditoire de Tréguier. Propriété d’Olivier du Dresnay en 1582 ;

La seigneurie de Keressé

possédait jadis un droit de moyenne justice. Cette seigneurie est annexée à Roc’hélen en 1674 . Propriété de Prigent de Rosmar en 1571 et en 1585, puis de Guillaume Le Borgne en 1674 ;

La seigneurie de Kericuf-Kercabin

possédait jadis un droit de moyenne ou basse justice et s’exerçait à l’auditoire de La Roche-Derrien. Prorpiété de Guillaume de Kerguerc’h (ou Kerguenec’h) et de son épouse Marguerite Lesparler vers 1575 ;

La seigneurie de Kerliézec

possédait jadis un droit de haute, moyenne ou basse justice qui s’exerçait à Pouldouran ou La Roche-Derrien. Propriété de Claude du Chastel en 1545, puis de la famille de Bourblanc à partir de 1617 ;

La seigneurie de Kermezen

exerçait jadis sa juridiction à l’auditoire de Lézardrieux. Propriété de Gilles de Kermel (époux de Jeanne de Rosmar) vers 1585 ;

La seigneurie de Kersaliou

de Pommerit-Jaudy (mouvance de la châtelaine de La Roche-Derrien) possédait jadis un droit de haute justice avec patibulaire à quatre pots. Propriété au XVème siècle de la famille Kersaliou qui s’est fondue dans la famille du Chastel. Propriété de Tanguy du Chastel en 1518. La seigneurie est vendue en 1556 à Pierre du Boisgelin, sieur de Kerhir. Cette terre passe ensuite entre les mains de la famille Rogon, seigneurs de Carcaradec (en 1676, suite au mariage de Jeanne du Boisgelin avec Louis Rogon) ;

La seigneurie de Kersévéon -La Villeneuve

possédait jadis un droit de moyenne et basse justice. Elle est annexée à Roc’hmélen. Propriété de René de Kerénor (avant 1602) puis de Pierre de Trogoff (en 1602) ;

La seigneurie de Lisle-Loi

(ou Lisle-Loy) possédait jadis une moyenne et basse justice. Propriété de la famille Rochumelen (ou Roc’hmelen), puis de la famille Trogoff (au XVème siècle, suite au mariage de Marguerite de Rochumelen avec Alain de Trogoff), Le Borgne (vers 1647, suite au mariage de Marie de Trogoff avec Robert Le Borgne) ;

La seigneurie de Rocumélen

(ou Roc’hmélen) possédait jadis une moyenne et basse justice. Elle a annexé les seigneuries de Kersévéon, Coatnevenez, Keressé, Kerongoff, Lisle-Loi et Plessix. Propriété de la famille Rochumelen (ou Roc’hmélen), puis de la famille Trogoff (au XVème siècle, suite au mariage de Marguerite de Rochmelen avec Alain de Trogoff), Le Borgne (vers 1647, suite au mariage de Marie de Trogoff avec Robert Le Borgne) ;

La seigneurie du Plessix

possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice avec patibulaire à trois piliers. Propriété de Maurice De Quélen en 1535 et en 1552. Cette seigneurie passe ensuite entre les mains des familles Le Borgne (en 1690) et du Bahuno (en 1710, suite au mariage de Pétronille Le Borgne avec François Guillaume du Bahuno) ;

Toponymie

D’où vient le nom de la commune ?

Pommerit-Jaudy vient du celte “pommerit” (près du gué), et du nom de la rivière “Jaudy” (dont la source est en Tréglamus). Pommerit-Jaudy est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Ploëzal et a vu se constituer semble-t-il à ses dépens celle de La Roche-Derrien. L’église de « Pomerit jeudi » (ou Pemerit Jeudy ou Pemerit Yeudi) est citée dès 1330.

Certains lieux-dits tels que Mouster (près de la chapelle Saint-Adrien), Moustéro (près du hameau de Poul bara guen) semblent révéler la présence des Templiers ou des Hospitaliers.

Une léproserie se trouvait jadis au lieu-dit Penn-Krecy. Aux IXème et Xème siècles, un château existait au lieu-dit Coat-Nevenez.

On rencontre les appellations suivantes :

Pomerit Jeudi (vers 1330), Pomerit Jeaudy (à la fin du XIVème siècle), Pemerit Yaudi (en 1435), Pemerit Jeudi, Pemerit Yeudi (en 1444), Pomerit Jaudi (en 1451), Pemeurit Yaudy (en 1461 ), Pommerit-Jaudy (en 1731). Les habitants de Pommerit-Jaudy sont des « pommeritains, pommeritaines ».

Signification du nom français : Pommerit-Jaudy

Jaudy

Ce nom se réfère, bien évidemment, à la rivière du Jaudy. Ce déterminant est utilisé ici pour différencier le présent Pommerit des autres noms de lieux basés sur la même racine : Pommerit-le-Vicomte, Peumerit-Quintin, Pommeret, etc. L’étymologie même du nom de la rivière Jaudy reste une énigme. On peut noter cette précision d’Hervé Abalain : Gyendi, car cette forme est étrangèrement proche du nom actuel du Guindy, affluent du Jaudy entre Tréguier et Plouguiel. « Jaudy » en vieux français la paresseuse.

Pommerit

Ce nom est typiquement gallo-romain. Il dérive d’un mot latin pomeratum : une pommeraie. En fait, il désigne par lui même les vergers et les lieux cultivés n’existant que par le fait d’une présence et d’une organisation humaine, définissant une entité organisée, au sens civique du mot : la présence d’un village suppose et explique par lui-même la présence des vergers avoisinants, c’est-à-dire déjà une forme de nature maîtrisée par la présence humaine, par opposition à tous les noms en *coat / *koad = les bois et forets qui l’entourent, représentatifs ici de la nature non maîtrisée par l’Homme. La présence d’un espace naturel maîtrisé par l’Homme à cet endroit s’explique par le carrefour gallo-romain, et les bâtiments qui s’y trouvent : les salles, au point le plus élevé de la commune, devenues en langue bretonne : Kersalioù.

Signification du nom breton : Peurid ar Roc’h

Roc’h

Ce nom se réfère, bien évidemment, à la ville voisine, d’origine médiévale de La Roche-Derrien. La singularité de ce cas est que, historiquement, La Roche-Derrien n’est qu’un morceau démembré de Pommerit-Jaudy, au XIè siècle, et qu’elle s’est elle-même appelée pendant longtemps, au Moyen-Age : La Roche-Jaudy. Mais il existe d’autres cas similaires, où les paroisses primitives mères ont été assujetties à des créations médiévales pourtant issues d’elles-mêmes :

  • Pontrieux a pris l’ascendant sur Ploézal, Plouëc et Quemper-Guézennec, dont elle n’est en réalité que des démembrements ;
  • Lannion a pris l’ascendant sur Brélévenez (pour le quartier de Kermaria), Ploubezre (pour le quartier de Buzulzo) et Ploulec’h (pour le quartier de Loguivy), dont elle n’est en réalité que des démembrements ;
  • Châtelaudren a pris l’ascendant sur Plélo et Plouagat, dont elle est en réalité que des démembrements ;
  • Idem pour Quintin vis-à-vis du Vieux-Bourg (de Quintin).

Peurid

En fait, la racine de ce nom est exactement la même que celle du nom français : origine latine, voir gallo-romaine : *Pommerat-um : village entouré de vergers et jardins fruitiers (lat. poma = fruit).

Il se trouve que ces mots, pour pures que soient leurs origines latines littéraires, ont été véhiculés, puis adaptés localement par des populations, ici essentiellement celtiques, qui n’avaient pas forcément du latin des notions exactes. Là-dessus s’est greffée, l’arrivage de Brittoromains, c’est-à-dire des Bretons, citoyens romains de l’Ile de Bretagne (GB), encore plus éloignés de Rome que l’étaient les Gallo-romains du secteur. La racine du mot *Pomerat a donc subi, au cours des âges, des mutations ou des flexions internes des consonnes, si fréquentes et représentatives de l’évolution des langues celtiques.

Pomerat a donc donné, dans le secteur gallo-romain accentué par le breton insulaire : P aonv rit -> P aeu’rit -> Peu-rit -> Peurid