Hengoat vient de “hen” (vieux) et de “coat ou goat” (bois). Hengoat signifie donc littéralement « Vieux Bois ». Son appellation date de 1505.
“Hengoët” était déjà une paroisse du diocèse de Tréguier en 1330(procès de canonisation de St Yves). On rencontre la graphie actuelle « Hengoat » dès 1505 (Archives des Côtes d’Armor). Cette paroisse et son ancienne trêve Pouldouran, sont des démembrements de l’ancienne paroisse primitive de Pleudaniel. Durant la Révolution dépendait du doyenné de La Roche-Derrien.
La paroisse d’Hengoat élut une municipalité au début des 1790 et devint ainsi une commune.
Paisible et discrète la commune regorge de richesses, l’omniprésence de l’eau a structuré l’espace, les activités humaines et la vie quotidienne des habitants.
La campagne hengoataise a conservé les empreintes d’un riche passé de bocage : ses chemins creux, ses talus, ses vallons.
Les corps de ferme et les habitations en pierres, sont remarquables par leur taille et leur architecture et témoignent de la richesse d’Hengoat au 19e siècle (905 habitants en 1851).
On peut citer : Baloré, Ker Even, Kergroas, Lec’h Hervy, Le Launay, Le Rumain, Quillien Vraz, Trolong….
Certains événements ont marqué le passé de cette commune :
- pendant la guerre de Succession de Bretagne, plus précisément vers 1347 ou vers 1375, l’église Saint-Maudez fut endommagée.
- le 25 juin 1791, le château du Rumain fut investi par la garde nationale de la Roche-Derrien venue s’emparer des armes. Le comte du Rumain disposait de mortiers qui avait été donné par le Roi à sa famille. Il s’en servit et la garde nationale dut battre en retraite avec 3 blessés mais on le retrouva mort et le procès de ses assassins fut instruit par le tribunal du district de Pontrieux.
- le 15 avril 1846, furent commencés les travaux de la nouvelle église Saint Maudez, terminée en avril 1847.- dans la nuit du 1er au 2 septembre 1882, eut lieu au bourg d’Hengoat le crime que Le Goffic raconta dans son roman “Le crucifié de Keraliès”. Le procès se termina par un procès aux assisses de Côtes-du-Nord le 20 avril 1883 ; les accusés furent acquittés.
- dans la nuit du 9 au 10 décembre 1886 la foudre détruisit la flèche de l’église Saint-Maudez et endommagea l’édifice.
Les traces des activités du passé du passé se lisent dans l’habitat disséminé et le “petit patrimoine bâti” : puits, fontaines, lavoirs, routoirs, calvaires…
La vie de Hengoat repose aujourd’hui sur l’agriculture (élevage et cultures légumières et céréalières) et le tourisme.
Hengoat a gardé une campagne préservée, témoignage d’une harmonie entre l’eau, le bocage et la pierre, ce qui lui a permis d’obtenir en 2003 le label des “communes du Patrimoine Rural de Bretagne”.
Un sentier d’interprétation : « Logodenn-dall » (la balade de la chauve-souris) a été mis en place et permet de découvrir la commune en sillonnant à travers le bocage.
Hengoat (Hengoet) est mentionnée comme paroisse en 1330 (procès de canonisation de Saint-Yves). La soeur de saint Yves, Catherine Haelori ou Hélory y habitait. ” Catherine Hélory, soeur de dom Yves Hélory, de bonne mémoire, prêtre enterré dans l’église de Tréguier, de la paroisse de Hengoat, âgée de 80 ans ” dépose lors de l’enquête sur la vie de Saint Yves : « Un jour Adelicia, fille Billon, paroissienne de Ploëzal, est venue chez moi à Hengoat. Elle avait la tête, le cou et la poitrine horriblement et dangereusement enflés, au point qu’elle pouvait à peine respirer et parler tellement elle avait mal. Poussée par la pitié que m’inspiraient son enflure et sa souffrance, et par les conseils des nombreuses personnes présentes, dont je ne me rappelle plus du tout les noms, je suis allée chercher le chaperon de dom Yves que je gardais dans ma maison comme une relique et que je conserve encore maintenant avec soin et piété, et j’ai placé sur elle ce chaperon. Aussitôt Adelicia s’est mise à dire à peu près ceci : ” Saint Yves, je vous rends grâce, car mon mal commence à ne plus me faire souffrir “. Et c’est ainsi qu’elle s’en est retournée chez elle, et le lendemain elle avait recouvré la santé. Je sais cela pour l’avoir vue d’abord malade et ensuite en parfaite santé. Mais je n’ai souvenir ni de l’époque, ni du jour, ni du mois. Je l’ai vue malade le temps qu’elle est venue chez moi. Mais elle m’a dit qu’elle avait souffert huit jours de son mal. C’est à l’invocation de dom Yves à qui elle s’était vouée qu’elle a été guérie et c’est au nom du même dom Yves et par dévotion pour lui que j’ai posé sur elle son chaperon. J’ai la ferme conviction qu’elle doit sa guérison à l’invocation de dom Yves, car beaucoup de gens ont été guéris de leurs maladies par le contact ou l’imposition de ce chaperon. Cela est de notoriété publique dans la paroisse de Hengoat et dans la cité et le diocèse de Tréguier. Cette imposition du chaperon s’est faite en présence de ma fille Catherine et de plusieurs autres dont je ne me rappelle pas les noms présentement. Cela s’est passé dans ma maison. Quant à l’étoffe du chaperon et sa couleur, c’est du ” burell ” blanc qui ne vaut pas grand chose et qui ne coûte pas cher » (traduction de J.P. Le Guillou).
Durant la Révolution, la paroisse de Hengoat dépendait du doyenné de la Roche-Derrien.
On rencontre les appellations suivantes : Hengoet (en 1330), Hennegouet (en 1371), Hengoet (en 1380, en 1450, en 1486), Hengoat (dès 1505).
Charles-Guillaume de Trolond (né en 1770), comte du Rumain, fut chef des Chouans de la région de Lannion vers 1799. Il était connu dans la Chouannerie sous les surnoms de Pipi-Gouez (Pierre Sauvage) et de Tonnerre. En 1818, il était chevalier de Saint-Louis et chef d’escadron de gendarmerie royale à la Rochelle.
La commune de Hengoat est formée des villages : Kergo, Dour-an-Gars, Kerbriand, Mestrenic, Toul-Bougeant, Toul-Pigous, Losten-Stang, Trolong-Bras, Baloré, Kerurvoy, Convenant Goarisson, le Rhumain, Quillien-Bras, Poulvenez, le Launay, Ty-Beron, Kerjean, Pen-Lan-Raoul, Pors-Bras, Kerhingan, Coz-Kerhingan, Ty Forn-Stang, Pen-an-Crec’h, la Ville-Basse, Prat-an-Pont, Boulinot, Kernevez, Kerdourec.
Liste non exhaustive des recteurs de HENGOAT : Raoul Nicot jusqu’en 1699. – Rodolphe Turiot (1699-1700). – François le Gac (1700-1709). – Yves Thos (1709-1719), curé à Bourbriac. – Maudet 0llivier (1719-1747). – Olivier le Moign (1747-1768). – Claude le Moign (1768-1789), neveu du précédent. – Pierre Larchantec (1789-1790)…